"Pot Pourri" - Herbert James Draper

III- La perception des odeurs



On dit souvent, que l’on sent avec le nez. Mais le nez est juste la première étape de l’olfaction. En effet, cette inhalation va être suivie d’un enchaînement de réceptions sensorielles, d’analyse et de traitement d’une information nerveuse créée par cette réception. Nous allons étudier le fonctionnement de cette perception de manière chronologique, de l’inhalation, jusqu’au traitement des informations par le cerveau.
























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Le passage dans l’épithélium olfactif

 Qu'est-ce ?

Après l’inhalation, les molécules odorantes vont être reçues dans l’épithélium olfactif. Ce récepteur, est la muqueuse olfactive, situé sous le mucus qui le protège, dans la partie supérieure de la fosse nasale. Chez l’homme l’épithélium olfactif ne représente qu’environs 2 cm² de la fosse nasale, alors que chez certains animaux, son étendue est beaucoup plus importante, ce qui explique leur meilleurs capacités de perception et de reconnaissance des odeurs.

Composition et organisation

Il est constitué de différents types de cellules, dont des neurones olfactifs, à l’origine de la perception des odeurs.
Cette famille de neurones est l’une des plus exposées aux agressions extérieures telle que la pollution, c’est pourquoi l’épithélium olfactif contient également des cellules de soutien qui vont protéger les neurones de ces éléments nocifs en les dégradant.
Les neurones sont  également protégés par les cellules glandulaires, qui permettent la sécrétion du mucus qui englobe leur milieux et empêche l’entrée d’agressions extérieurs dans celui-ci.
De plus, les neurones olfactifs détiennent une spécificité : ce sont les seuls neurones de l’organisme à être renouvelés tout au long de la vie de l’individu, c’est pourquoi chacun de nous conserve les mêmes capacités olfactives de sa naissance jusqu’à sa mort. Ce renouvellement des neurones (neurogénèse) est effectué grâce à un autre type de cellules présentes dans l’épithélium olfactif : les cellules basales.

Création d'un message nerveux

Ces neurones, présents en très grand nombre (plusieurs millions) sont les capteurs sensoriels des molécules odorantes. Chaque neurone correspond à un groupe de récepteurs qui n‘identifient l’odeur que d’un certain type de molécules.
La molécule odorante, une fois « captée » par le neurone olfactif grâce à des cils flottants dans le mucus, composés de protéines réceptrices. Cette capture va créer un influx nerveux, qui est à la fois des impulsions chimiques et électriques.

Passage du message nerveux dans le bulbe olfactif

Ce message va ensuite être acheminé au bulbe olfactif le long de l’axone des neurones, qui est leur prolongement. Ce sont donc des millions d’axones qui se regroupent ensuite sous forme de nerfs olfactif selon leur nature réceptrice.
Ces axones passent à travers l’os du crâne (lame criblée) séparant la cavité nasale et le cerveau relient neurones au bulbe olfactif, première zone de traitement cérébral de ces informations.
Chaque groupe d’axones correspond à une ampoule olfactive appelée glomérule qui module l’information la transmission de l’information entre les neurones sensorielles et les cellules mitrales (sur le schéma appelée cellules relais).
Celles-ci sont les cellules principales du bulbe olfactif, des neurones qui traduisent donc l’information reçue, et vont créer un message nerveux, influx électrique et chimique qui va être envoyé de façon ordonnée aux différentes zones du cerveau qui vont interpréter et donner les impressions.

Traitement et interprétation des informations par le cerveau

La majorité des informations olfactives sont traitées dans le lobe frontal droit. Il existe différentes hypothèses concernant le traitement des messages nerveux correspondant aux odeurs par le cerveau, c’est pourquoi nous pouvons seulement nous limiter à des certitudes. Le lobe frontal droit du cerveau est la zone la plus active lors de l’olfaction. On sait également que les odeurs sont reconnues bonnes ou mauvaises grâce au système lymbique lui-même constitué de trois parties (amygdale, hippocampe, septum). Ce système va également permettre la reconnaissance de certaines odeurs déjà rencontrées par l’individu (mémoire olfactive). Contrairement aux autres sens, le système olfactif est directement rattaché à la partie du cerveau traitant les émotions. C’est pourquoi la perception d’une senteur nous rappelle un cadre précis (lieux, personne…) déjà rencontré